Candidature de Yavana

Une nuit, alors qu'il rentrait chez lui, Joseph, fils d'un juge connu pour sa cruauté, se fît attaquer par une bande de pillards à l'orée du bois de Grünhau. Deux des brigands lancèrent des branches aux naseaux du cheval du jeune homme, tandis qu'un autre, se laissant tomber d'un grand chêne, désarçonna le malheureux et l'assomma. Après l'avoir dépouillé de tous ses biens, ils le laissèrent pour mort au bord du chemin.

Lorsqu'il revînt à lui, il voulu se lever, mais la douleur qui suivit fût telle qu'il manquât de s'évanouir. La tête lui tournait, il se contenta donc de se redresser sur son séant et de s'essuyer le front. Il était couvert de sang. Lorsqu'il se sentît un peu mieux, il tenta à nouveau de se lever. Après de longues minutes d'efforts, il y parvînt enfin, et ne mit que quelques secondes à faire un premier pas. Hagard, il marcha, marcha, et finit par s'effondrer de nouveau pour ne plus bouger.


Edmée, la fille cadette du fermier de la colline, lavait le linge au ruisseau. Le soleil était sur son déclin, et la brume commençait à envahir les prés. Elle décida de se reposer quelques minutes avant de remonter à la ferme. Elle s'adossa contre le tronc d'un vieux saule et ferma les yeux.

Lorsqu'elle se réveilla, il faisait nuit noire. Paniquée, elle ramassa son linge et se mit à courir. Après une dizaine de minutes, à bout de souffle, elle butta contre ce qui lui semblait être une grosse branche. Elle jura; le linge était éparpillé et sûrement déjà tout crotté. Elle se releva et essaya de ne pas penser à la raclée que ne manquerait pas de lui donner son vieil ivrogne de père. Elle commença à tout ramasser, lorsque la branche remua en gémissant. Paralysée pas la peur, elle regarda se lever l’homme qu’elle avait éveillé se relever. « Qui êtes vous ? » demanda-t-elle. Pas de réponse, seulement un grognement rauque. Elle réitéra sa demande mais n’obtint pas plus de précision. Un rayon de la lune naissance frappa alors le visage de l’inconnu, et Edmée poussa un cri. Le visage de l’homme était couvert de sang et il semblait lui manquer un œil. Malgré son aspect peu engageant, la jeune fille décida de le ramener au village pour qu’il y soit soigné.

Chemin faisant, ils passèrent aux pieds d’une vasque d’eau que formait ici le court d’eau serpentéiforme (mot inexistant au demeurant, mais pourquoi n’aurait-il jamais existé ?). De nouveau, la lune vint éclairer le visage de l’homme soutenu par Edmée. « Je m’appelle Joseph » dit-il. La jeune fille voulu répondre, mais à ce moment précis, apparut une fée affleurant la surface de l’eau. « Bonsoir, nobles voyageurs »chantonna-t-elle. « Jeune homme, tes jours sont en grand péril. Aucun médecin de ce monde ne saurait te sauver, sache-le. Moi en revanche, je le puis. Viens avec moi en Amakna, jure moi fidélité pour cinq années, et tu vivras. Refuse mon offre, dans quelques minutes, la Mort t’aura rattrapé. Choisis vite. »
« Je te suis » lui répondit Joseph.



Quelques cinq années plus tard, alors que son engagement arrivait à sa fin, Joseph flânait parmi les Bouftous des abords d’Astrub. Il réfléchissait aux conséquences possibles qu’aurait son choix. Il leva au ciel son œil unique, puis se dirigea vers le centre du village où il prit le Zaap pour Amakna. Il alla trouver Luwinelle, la fée à qui il était lié, et demanda à lui parler. (Il est à noter qu’au long des cinq années, Joseph s’était épris de cette fée, et fait remarquable, Luwinelle aussi) Il fini par la convaincre de l’épouser (allez savoir comment… Cela ne nous regarde pas !)

Ils eurent un unique enfant, Yavana. Elle montra très vite des aptitudes à la défense des bouftous des ses parents, et son intelligence n’était plus à démontrer. C’est donc en toute logique que sa mère l’envoya suivre l’enseignement de Féca, à l’est de leur village.

A l’heure actuelle, Yavana a bien grandit, et du haut de ses 17 années, s’est lancée à la découverte du monde.

Son histoire est encore à écrire… (bien évidement, puisqu'elle n'a que 17 ans)